S’achetant une robe des années 50 à porter durant une fête à laquelle elle n’a pas envie d’aller, Inès, une ado vivant à Buenos Aires, trouve dans l’ourlet une lettre que sa destinataire n’a jamais reçue. L’appel au secours d’une jeune fille de son âge, menacée d’assassinat tout comme son propre père. Que feriez vous à sa place ?
Nous sommes vers l’année 2000, Inès a ses soucis à la maison (ses frères sont carrément pénibles) et la lettre est l’occasion pour elle de se trouver une cause, un mystère, un univers à elle.
J’avais déjà dit tout le bien que je pensais des romans de Norma Huidobro (ici, et là). Celui-ci est peut-être le meilleur de tous ceux que nous avons déjà lus. On y retrouve le même talent à construire de beaux personnages, très vrais, vivant dans le vrai monde, celui des petites retraites, des petits boulots, des différences sociales. Celui où il ne sera pas facile à une jeune fille d’enquêter sur un crime vieux de quarante ans.
La découverte de ce mystère, entre coupures de journaux et interrogatoires de témoins âgés, est tout à fait passionnante. Mais, au delà de l’intrigue (simple en vérité et plutôt bien arrangée), Norma Huidobro réussit à donner à son roman un arrière plan social fort (le roman parle beaucoup des personnes âgées), ainsi qu’une véritable sensualité. Inès est attentive aux matières, aux couleurs, aux parfums, et c'est dans ces petits détails qu'elle entreverra la vérité.
Octobre, un crime est vendu comme un roman jeunesse. C'est avant tout un bon roman.